Contre la raison d’Etat Justice pour Yvan Colonna ?

Publié le par Adriana EVANGELIZT

 

 

Contre la raison d’Etat

Justice pour Yvan Colonna ?

 

par Battì Lucciardi

 



“Si l’on t’arrêtait (...) et qu’on te jetait en prison sous le prétexte d’une faute dont tu serais innocent, tu sais bien que tu serais sans défense (...) puis, amené devant le tribunal, mis en face d’un accusateur sans aucun talent ni considération, tu serais condamné à mourir, s’il lui plaisait de réclamer la mort” à propos de Calliclés Socrate.
Platon, Le Gorgias

C’est devant la 31e chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris que s’est déroulée, le 19 mars, l’action en référé d’Yvan Colonna, et ses avocats, contre Nicolas Sarkozy, pour “atteinte à la présomption d’innocence”. Il est reproché au candidat de la clique UMP, d’avoir présenté Yvan Colonna comme l’assassin du préfet Erignac, alors même que le procés n’aura lieu qu’en novembre prochain.

En effet, Nicolas Sarkozy l’a notamment affirmé le 05 janvier, à Santa Lucia di Tallà, en répondant à la question d’un journaliste qui lui demandait s’il pensait que Yvan Colonna était l’assassin d’Erignac : “Vous le savez. Il n’y a pas que moi qui le pense. Sinon, je ne pense pas qu’on l’aurait gardé en prison.” Par ailleurs, il récidivait, le 14 janvier, lors du congrés d’investiture à la Présidentielle de son Parti, en déclarant que la République à laquelle il croyait c’était “celle qui met en prison l’assassin présumé du préfet Erignac et qui traite les cagoulés et les poseurs de bombes pour ce qu’ils sont : des meurtriers et des lâches”. Ces propos constituent une intolérable atteinte à la présomption d’innocence, et une preuve manifeste de la volonté de condamner par avance le prévenu, en faisant pression sur la justice, alors qu’il n’y a aujourd’hui aucune preuve de culpabilité. Un homme est désigné et l’opinion publique conditionnée en attendant le procés. Il y a une mise en accusation, une recherche, au-delà des faits proprement dits, de faire payer l’engagement politique d’un militant. N’avait-on pas vu, par ailleurs, en 2003 dans le même dossier, la “Justice” française condamner deux hommes, Jean Castella et Vincent Andriuzzi, à 30 ans de prison sur la base d’un dossier vide, avant que le droit et la raison ne l’emportent, près de 3 ans plus tard, à la faveur d’un jugement d’acquittement ?

Manifestement la République à laquelle croit plutôt l’ex-ministricule de l’Intérieur c’est celle du mensonge, de la vengeance, de la répression, notamment à l’encontre du Mouvement National et des prisonniers politiques corses. Pour “les amis”, par contre, ne vous inquiétez pas, il n’y aura pas plus de suites dans les affaires des HLM de Paris, que dans la manifestation de la vérité de Clearstream ou les dessous de l’achat au rabais d’un appartement à Neuilly.

C’est pour dénoncer cet état de fait que Yvan Colonna a tenu à être présent à l’audience, soutenu par sa famille, ses amis, et des personnalités comme Mgr. Gaillot, alors que Nicolas Sarkozy, d’habitude peu avare de tribunes politiques, a préféré ne pas venir de peur d’être mis en difficulté lors de cette confrontation.

C’est vrai que ce jour là, il avait à préparer, négocier, quémander, le pseudo soutien télévisuel de Jacques Chirac qu’il ne retrouvera pas dans les urnes en avril et mai prochains.

Yvan Colonna a notamment déclaré “je comparais devant les assises en novembre mais je suis innocent, je l’ai toujours affirmé depuis le premier jour (...) M. Sarkozy a ainsi exercé une pression inacceptable et intolérable sur l’ensemble de l’appareil judiciaire”. De leur côté, les avocats de la défense ont plaidé sur les faits incriminés, dit “qu’il n’est pas normal d’être pris en otage dans le cadre de la campagne électorale”, et rappelé que l’instruction de l’affaire Colonna a été instruite uniquement à charge, sous fond de pression politique, en violant systématiquement la présomption d’innocence.

De son côté, la représentante du Parquet a estimé bien sûr que les propos du Ministre ne portaient pas atteinte à la présomption d’innocence, mais surtout regretté que l’on pense que la justice n’est pas indépendante et soumise aux pressions !

En attendant le délibéré de cette affaire, le 04 avril, et dans l’optique du procés aux assises, en novembre, Yvan Colonna ne doit en aucun cas, tout comme l’ensemble des patriotes incarcérés, être instrumentalisé à des fins politiciennes. Plus que jamais, le combat pour le droit et la justice doit être poursuivi et amplifié, afin d’empêcher qu’un homme soit la prochaine victime expiatoire du pouvoir français.




Sources
U Ribombu

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans YVAN COLONNA

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