Sarkozy décroche dans les sondages

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Un nouveau sondage confirme le décrochage de Sarkozy,

dépassé par Fillon

Un nouveau sondage, plaçant pour la première fois François Fillon devant Nicolas Sarkozy, confirme la passe difficile que traverse le président, mais la majorité s'efforce de minimiser ce "trou d'air", sur fond de polémique au sujet des promesses sur le pouvoir d'achat.

Le Premier ministre recueille pour la première fois en janvier plus d'opinions favorables (50%, +1) sur son action que le président (47%, -5), selon le baromètre IFOP pour le Journal du dimanche. Et 52% des sondés se disent mécontents de l'action de M. Sarkozy.

Cette enquête est la dernière d'une série montrant un décrochage de M. Sarkozy dans l'opinion, malgré la succession de discours et de déplacements censés relancer son action en ce début d'année.

Mardi, pour la première fois depuis son entrée à l'Elysée, un sondage (BVA-Orange-Express) lui donnait plus d'opinions défavorables (48%) que favorables (45%), celles-ci ayant dégringolé de 6 points en un mois.

Au gouvernement, à l'Elysée et dans la majorité, on s'efforce de minimiser ce que François Hollande a qualifié dimanche de "trou d'air", tandis que Ségolène Royal évoquait "une impression d'une fin de règne", tous deux y voyant le résultat des "promesses non tenues".

"L'état de grâce est normalement court. Celui de Nicolas Sarkozy a été anormalement long", a assuré dimanche Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration et très proche du président.

"Les sondages ne doivent pas constituer l'alpha et l'oméga de la vie politique", ajoutait-il, tout en assurant que Jacques Chirac en son temps, les leaders allemand Angela Merkel ou britannique Gordon Brown aujourd'hui avaient connu des chutes plus brutales.

"Il y a une certaine impatience dans l'opinion, mais il a été élu pour cinq ans, et c'est à ce moment qu'il faudra porter le jugement sur son action", relativisait déjà pendant la semaine un proche du chef de l'Etat.

Mais sondeurs et politologues soulignent l'importance que l'exposition médiatique de la vie privée présidentielle, notamment sa liaison avec l'ex-top model Carla Bruni et leurs vacances luxueuses, a pris dans ce retournement d'opinion.

Consultant pour l'IFOP, Jean-Luc Parodi observe ainsi dans le JDD que les sondés interrogés "sur les raisons de leur désamour sont sans ambiguïté: (...) l'écart entre le président people, qui +expose et archi-expose sa vie privée+ et le +luxe de ses vacances+, et les Français eux-mêmes, qui ne voient rien venir de ce pouvoir d'achat amélioré dont ils avaient cru comprendre qu'il était une promesse du président encore candidat".

La fonction présidentielle en France "n'autorise pas une légèreté excessive, le sentiment qu'on n'est pas à la tâche", renchérit le politologue Dominique Reynié, relevant que M. Sarkozy "est le seul président qui a une chute dans les sondages sans que ce soit lié à une réforme abandonnée ou à une réforme douloureuse aboutie".

Le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian a voulu voir dans ce retournement un "effet pervers" de la transparence revendiquée par le président, tout en estimant que les derniers sondages démontraient la complémentarité du "couple exécutif".

M. Fillon, qui estimait récemment avoir "trouvé le bon fonctionnement" avec celui qui est souvent qualifié "d'hyperprésident", assure, cité par le JDD, qu'on ne pourrait "glisser une feuille de cigarette" entre eux.

Le 13 janvier, dans une rare pique, le Premier ministre interrogé sur l'effet qu'il produit sur l'opinion, avait lancé: "est-ce que j'ai l'air +bling-bling+?"

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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