Video : Jean-François Kahn : Sarkozy est-il fou ?

Publié le par Adriana EVANGELIZT

 Avec l'inénarrable Lellouche qui se fait complice de son chef. Il est vrai que Goebbels, Goering et toute la clique était aussi persuadés d'oeuvrer pour la bonne cause. C'est là que l'on voit où conduisent les idéologies...

Jean François Kahn :  Sarkozy est-il fou ?

 
 

Peut-on dire à la télévision que le président est « fou » ?

 Jean-François Kahn l'a fait. Il s'explique.

 

 

Propos recueillis par Michel VAGNER

 

Rama Yade et Pierre Lellouche en sont restés cois. C'était dimanche, lors de l'émission « Ripostes » de Serge Moati qui dressait le bilan de six mois de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. En direct, Jean-François Kahn a répété son antienne : « Le président est fou ! ». Pour L'Est Républicain, il persiste et signe alors que paraît aujourd'hui, chez Plon, « Abécédaire mal pensant » (532 pages, 23 €), le complément de son « Dictionnaire incorrect », best-seller en 2005.

 

  • Ce livre est-il un manuel de l'anti-sarkozysme, même si l'entrée « Sarkozy » n'y figure pas ?

  • C'est plus marrant de tourner autour... Je voulais faire un journal qui ressemble à la vie. Si j'avais pu y mettre un disque, et ajouter de la poésie, je l'aurais fait. La vie, c'est du rire et de la pensée, de la colère et de la douleur, du romantisme aussi. Au deuxième degré, je mène une bataille, la bataille de mes conceptions de la République et de la démocratie contre le bonapartisme et le pouvoir personnel. C'est mon côté hugolien.

 

Une tension autour de lui

 

  • N'y allez-vous pas un peu fort en affirmant que Jacques Chirac a été le dernier président républicain ?

  • J'ai la conviction très profonde que derrière les mots et les apparences, nous sommes en train de quitter le régime républicain pour restaurer une forme de monarchie impériale. Ce qui se passe, on ne l'a jamais vu : cette concentration des pouvoirs, cette omniprésence du même homme qui s'occupe de tout, qui a les médias, à ce point, à sa disposition. Il n'y plus que le roi et le bon peuple. Le reste - le Parlement, les intellectuels, etc... - ne compte plus.

 

  • Penser cela, c'est penser mal, selon vous ?

  • Oui, vous ne pouvez pas le dire. Vous ne pouvez pas dire que le président est fou. Il faut arrêter d'affirmer que c'est un fasciste, un raciste ou un idéologue, ce n'est pas vrai. Mais il est fou...

 

  • Dans quel sens ?

  • Psychanalytiquement. Mais il n'est pas que fou, il est talentueux, il est énergique. Il a mis cartes sur table, il faut le reconnaître. Il a une équipe assez habile : Xavier Bertrand, Xavier Darcos, Christine Boutin, odieusement calomniée... De quoi réussir. Mais le problème, c'est lui. 200 % d'augmentation en pleine crise sociale, c'est tout de même bizarre. « Viens voir si t'es un homme ! », est-ce ainsi que parle un président de la République ? Et il s'exprime tout le temps. Il ne peut pas se laisser désirer. Même le 11 novembre, moment de recueillement s'il en est depuis des décennies...
    C'est grave : il crée une tension autour de lui, dans son parti, chez ses électeurs. Si j'étais électeur de droite, comment pourrais-je accepter d'entendre qu'avant lui, tout n'était que ruines, que médiocrité, qu'horreur. Mais il n'y a pas d'opposition.

 

  • Si on vous lit bien, sur les réformes, sur les régimes spéciaux, vous n'êtes pourtant pas loin de partager les idées de Nicolas Sarkozy...

  • Je ne suis pas contre l'autonomie des universités, je pense qu'il faut mettre à quarante ans les régimes spéciaux mais prenons cet exemple : si, en même temps, on avait annoncé la fin des « retraites chapeaux » des grands patrons, on y aurait gagné en clarté. La réforme passera dans la mesure où les principaux syndicats en ont accepté le principe, à part Sud. La grève n'est là que pour obtenir quelque chose en échange.

 

  • Votre coeur penche toujours pour François Bayrou...

  • Non, c'est ma raison qui fait que je suis centriste. Mon cooeur fait que je trouve que le type a du courage et des qualités.

 

  • Cependant, on devine chez vous une nostalgie villepiniste...

  • Plutôt gaulliste, oui. La rupture totale qu'incarne Nicolas Sarkozy en politique étrangère est dramatique. Tout le Tiers monde se sent trahi. Villepin ? Je n'aime pas les lynchages. Le présenter comme un criminel qui a monté un complot pour dézinguer Sarkozy est inique.

 

Et Jeanne d'Arc

 

  • L'un des articles les plus longs de l'Abécédaire, vous le consacrez à Jeanne d'Arc. Seize pages ! Pourquoi ?

  • Objectivement, le vision qu'en a Le Pen est plus juste que celle des républicains ou de Michelet... Jeanne d'Arc est totalement dans le camp des conservateurs, celui des légitimistes. Ce qui n'enlève rien au côté extraordinaire de son aventure.

 

  • La gauche a-t-elle intérêt à vous lire ?

  • La gauche ne peut se refonder que si l'on dissout le PS, comme je l'écris. Il faudrait alors que se crée une vraie gauche qui irait d'Emmanuelli aux communistes et aux Verts jusqu'à la fraction trotskiste qui n'est pas une secte. Et à côté, la tendance sociale-démocrate du PS devrait constituer une force sociale-libérale avec François Bayrou et les centristes pro-Bayrou. Ce n'est pas pour demain...

 

  • Ségolène Royal a-t-elle un avenir ?

  • Il n'y a personne d'autre qu'elle aujourd'hui à gauche, pour représenter l'alternance, que ça plaise ou pas. Delanoë, c'est une plaisanterie !

Source : l'Est Républicain du 15/11/07

Sources : Le bar de la Marine


 
Posté par Adriana Evangelizt

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