Le ton monte après "l'appel à la vigilance républicaine"

Publié le par Adriana EVANGELIZT

 

 

Le ton monte après "l'appel à la vigilance républicaine"


 

Alors que le style de gouvernement et les idées de Nicolas Sarkozy, notamment sur la laïcité, sont de nouveau sur la sellette juste avant les municipales, la majorité monte au créneau pour dénoncer une "chasse au président" et une "tentative de revanche" moins d'un an après son élection.

L'hebdomadaire Marianne a relancé la polémique en publiant samedi un "appel à la vigilance républicaine", qui accuse, sans toutefois le nommer, le chef de l'Etat de "dérive vers une forme de pouvoir purement personnel confinant à la monarchie élective" et met en cause sa pratique en matière de "laïcité", "d'indépendance de la presse" ou de "politique étrangère (...) soucieuse de préserver l'indépendance nationale".

Cette charge, signée par des personnalités aussi diverses que la socialiste Ségolène Royal, le centriste François Bayrou, l'ancien Premier ministre UMP Dominique de Villepin, le Verts Noël Mamère, plusieurs hommes politiques souverainistes ou un ancien directeur de cabinet du général de Gaulle, a fait
monter au front les responsables de la majorité.

D'autant qu'elle a coïncidé avec une nouvelle polémique sociétale et religieuse, autour de la proposition du président de faire parrainer par chaque écolier de CM2 un enfant juif tué pendant la Shoah. Annonce qui a été vivement condamnée par Simone Veil, autorité morale incontestée... et peu suspecte d'hostilité envers M. Sarkozy qu'elle avait soutenu à la présidentielle.

Les sondages personnels du président sont par ailleurs
toujours en chute libre et les enquêtes d'opinion prédisent à la majorité des municipales très difficiles dans trois semaines.

Le chef du gouvernement, de plus en plus en première ligne dans la bataille pour les municipales, a réagi très rapidement en défense, et en attaque. En déplacement de campagne à Laval, François Fillon a dès vendredi dénoncé une "chasse au président de la République", qui
concentrerait sur Nicolas Sarkozy des attaques d'une "violence inouïe" avec pour objectif "d'essayer de nous freiner dans notre effort de réforme".

Il s'est également
gaussé d'une sorte de coalition des perdants liés par le seul anti-sarkozysme, stigmatisant "l'acharnement que mettent certains responsables politiques qui n'ont pas été élus par les Français, pas été choisis par les Français, à tenter de déstabiliser" celui qui les avait battus politiquement et dans les urnes il y a moins d'un an.

Yves Jego, porte-parole de l'UMP, renchérissait samedi sur Europe 1: "C'est une tentative de revanche, on veut abattre le chef de l'Etat pour reprendre d'une main ce que les électeurs ont choisi il y a neuf mois".

Valérie Pécresse
, ministre de l'Enseignement supérieur, abonde dans le même sens, estimant sur France Info "scandaleux d'instrumentaliser la République pour masquer un vide d'idées et un manque de vision de la France au moment où le président de la République est en train de lancer un grand processus de réforme des institutions".

Réplique du député socialiste Jean-Christophe Cambadélis: "On peut discuter du casting de l'appel mais
pas de son contenu. Le bilan moral, social, laïque de Sarkozy est hautement critiquable. Mais la droite sarkozyste en difficulté ne supporte pas la critique et rêve d'un Président intouchable".

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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