Ilan, beau garçon
Quand je pense à ce qui est arrivé à ce garçon, sur notre sol... quand j'imagine le calvaire qu'il a enduré pendant 21 jours alors qu'il ne demandait qu'à vivre et qu'à être heureux... qu'à profiter de sa jeunesse... une colère sourde gronde en moi. Les crapules qui ont perpétré cette abomination sont innommables. Tous ceux qui se livrent à des actes semblables sont à rayer de la carte. Ils ne méritent pas de vivre puisqu'ils ne respectent pas la vie. C'est ainsi que je vois les choses. Et si j'étais à la place de la mère d'Ilan, avec mon tempérament guerrier et vindicatif, je le dis... je ne ferai pas de quartier. Parce que personne n'a le droit en ce bas monde de torturer un être comme ce jeune homme l'a été. Personne. Mais si de tels individus existent, il n'y a pas de raison qu'on leur fasse de cadeau. Parce qu'ils n'ont pas de conscience et pas d'âme. Certains penseront, peut-être, que c'est une façon assez réductrice d'appréhender le problème. On cherchera des excuses, on mettra sur le compte de ces asociaux qu'ils ont été malheureux dans leur enfance. Moi aussi. Et peut-être plus qu'eux. Mais si cet état de fait a fait de moi une rebelle, je n'ai jamais mis ma hargne au service de la barbarie gratuite. Rébellion et révolte doivent être employées pour combattre les injustices non pour les commettre. Quels que soient les idéaux que l'on se donne et les causes que l'on défend, on ne s'en prend pas à des innocents. On ne se trompe pas de cible. Car de la façon inhumaine et odieuse dont Ilan a été traité, il y a fort à parier que ces cerveaux malades ont cru tuer dieu sait qui ou venger dieu sait quoi. Pour s'être abaissés à des actes si dégradants, ils ne valent pas mieux en fait que les tyrans qui gouvernent notre monde. Ces quelques mots pour mes détracteurs qui croient que... et qui se reconnaîtront.
Ilan, 23 ans, "beau garçon" et "dévoué"
par Didier ARNAUD
Tous le disent beau garçon. Décontracté, discret. Dans cet immeuble du XIIe arrondissement de Paris, beaucoup s'interrogent : «C'était lui ?» Comme souvent à Paris, un voisin de palier dit ne connaître d'Ilan que des «bonjour, bonsoir». Cette dame l'a fréquenté petit : «Un enfant gai, vraiment mignon.» Ilan soignait sa mise. Sa coiffure aussi. A 23 ans, ce jeune homme du même âge détaille le souci d'Ilan pour les marques et le détail : «Jeans moulants, veste en cuir, chemises froissées.» Ilan travaillait dans une boîte de téléphonie portable. Une voisine raconte qu'il était «dévoué» pour sa famille. «Sa maman m'a dit que c'était un vrai soutien pour elle», dit cette dame, bouleversée. La mère d'Ilan travaillait comme réceptionniste au Fonds social juif unifié. Ce qui explique l'émoi dans la communauté. Divorcée, elle a élevé seule ses trois enfants. Adolescent, Ilan aimait beaucoup le foot. Ses obsèques ont eu lieu vendredi.
Sources : LIBERATION
Posté par Adriana Evangelizt