Déficit: la France veut plus de souplesse de ses partenaires européens

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Les ennuis vont commencer et ce n'est que le début. Sarkozy aurait bien dû lire le fameux traité avant de s'engager à quoi que ce soit.

Déficit: la France veut plus de souplesse

 de ses partenaires européens


La France espère à nouveau obtenir de ses partenaires européens plus de marge de manoeuvre dans la réduction de ses déficits malgré l'opposition de plusieurs pays, qui risque de transformer en bras de fer des réunions des ministres européens des Finances lundi et mardi.

Les ministres de l'UE doivent donner un avis mardi sur les objectifs budgétaires français, dans la foulée d'une discussion lundi entre membres de la zone euro.

Suivant la recommandation de la Commission, un projet de texte, dont l'AFP a obtenu copie, demande à la France "d'accélérer le rythme de sa consolidation budgétaire" afin de s'assurer notamment que l'équilibre des finances publiques "est atteint d'ici 2010".

C'est ce passage qui est au coeur de la discorde, car la France souhaiterait qu'il ne soit pas fait mention de la date de 2010 dans le texte qui sera adopté par les ministres mardi.

Car la France ne prévoit, sauf embellie économique inattendue, un retour à l'équilibre budgétaire qu'en 2012, alors que les pays de la zone euro s'étaient mis d'accord en avril pour atteindre celui-ci en 2010.

Depuis l'été, les tensions sont vives entre la France et ses partenaires européens sur ce dossier. Le président Nicolas Sarkozy était déjà venu plaider pour plus de marge de manoeuvre lors d'un Eurogroupe en juillet.

La Commission, comme plusieurs Etats membres, refusent que la France s'affranchisse de l'objectif de 2010.

Mais Paris souhaiterait que, étant donné le ralentissement économique actuel et "l'analyse plus nuancée sur la situation conjoncturelle", "la manière d'atteindre l'objectif de moyen terme puisse faire débat", c'est-à-dire que les ministres fassent preuve de souplesse en ce qui concerne la France, indique une source française.

Plusieurs pays cependant ne l'entendent pas de cette oreille.

Le ministre néerlandais des Finances Wouter Bos a notamment déclaré cette semaine qu'il dirait à son homologue française Christine Lagarde "que la manière dont la France établit actuellement ses prévisions budgétaires n'est pas acceptable".

Le ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, a souligné pour sa part que "la France ne peut unilatéralement changer de calendrier".

L'Allemagne, traditionnelle gardienne de la rigueur budgétaire et critique régulière de la France dans ce domaine, est elle aussi "d'accord avec les recommandations de la Commission", souligne un diplomate européen, en assurant que cette position est largement partagée au sein des Etats membres.

"Nous ne voyons pas de changement de position côté français" jusqu'ici, déplore-t-il.

Pour être adopté, l'avis des Etats membres requiert la majorité qualifiée, sans la France qui ne participe pas au vote (car elle est concernée).

Elle pourrait bénéficier de la compréhension de pays également en délicatesse avec les objectifs de rigueur européens, comme l'Italie.

Mais les ministres "tenteront de trouver une formule qui fasse l'unanimité", selon ce diplomate européen.

Les ministres français, allemand, italien et britannique des Finances, le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet et le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia pourraient essayer de trouver une solution de compromis ce week-end à Tokyo, où ils se trouvent ensemble pour une réunion des ministres du G7.

"Le but, c'est de trouver des solutions bilatérales avant le début de la réunion", explique une source européenne.

"Ils seront peut-être suffisamment nombreux pour résoudre le problème informellement" à Tokyo, ajoute-t-elle. Les ministres "pourraient trouver que ce n'est pas la peine d'avoir une bataille pour un simple avis à adresser à un pays", selon cette source.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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