Bakir et Kerviel "étaient amis"

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Depuis le départ de cette affaire, nous disons qu'il a agi avec quelqu'un de l'extérieur. Et nous disons même mieux, le trader de la succursale de la Société Générale n'est pas entré par hasard en contact avec Kerviel. Ni de son propre chef. Nous pensons qu'il y a quelqu'un au dessus de tout ça qui voulait la perte de la SocGen. Tout comme nous pensons que Kerviel n'a pas "oeuvré" gratuitement. Il doit y avoir des comptes à l'étranger ???

Bakir et Kerviel "étaient amis"

Moussa Bakir, un financier opérant chez Fimat, a été placé en garde à vue jeudi. Son interpellation relance la piste de complicités dans l'affaire de la Société Générale.

Samedi matin sur la radio RTL, l'avocat de la Société Générale, Jean Veil, a affirmé que Moussa Bakir et Jérôme Kerviel "étaient amis". "Ce que l'on sait à ce stade-ci c'est que les deux courtiers étaient amis, communiquaient", a expliqué l'avocat, interrogé sur le changement de ligne de la Société Générale qui a jusqu'ici toujours affirmé que Kerviel avait agi seul.


La brigade financière a placé en garde à vue jeudi un courtier de la société Fimat, filiale de la Société générale, Moussa Bakir. Il est soupçonné d'être entré en relation avec Jérôme Kerviel, à l'occasion de passages d'ordres boursiers. Les enquêteurs étudiaient particulièrement hier les échanges de mails et de communications téléphoniques entre les deux hommes.

« Nous sommes dans le cœur des opérations », commentait hier un enquêteur, soulignant que les soupçons sont ceux d'une implication organisée mise en place par les deux financiers. Des disques durs et des téléphones ont été saisis, et certains éléments complémentaires ont été versés au dossier par la Société générale. Moussa Bakir pourrait être présenté dès ce matin aux juges Van Ruymbeke et Desset qui pour le moment n'ont prononcé qu'une seule mise en examen dans cette affaire, celle de Jérôme Kerviel. De nombreux éléments restent à élucider : «on expertise en ce moment la chaîne de passation des ordres boursiers », explique un enquêteur.

Cette nouvelle direction prise par l'enquête peut donner à penser, comme l'ont indiqué les avocats de la Société générale, que Jérôme Kerviel pourrait avoir menti en déclarant avoir agi seul et n'avoir touché aucun profit de ses méthodes de trading. Dans une telle hypothèse, le courtier de Fimat pourrait lui avoir rendu de grands services. Ce dernier a manifestement fait exécuter une partie de ses ordres par son intermédiaire.

Fimat est en effet un courtier spécialisé dans les produits dérivés, qui vend et achète ces instruments pour le compte de clients institutionnels extérieurs, dont sa maison mère, la Société générale. La société peut aussi avoir un rôle de « compensateur », c'est-à-dire qu'elle compile des positions des uns et des autres et gère les flux de trésorerie associés aux transactions sur les dérivés. Or, il était justement curieux jusqu'ici que celles réalisées par Jérôme Kerviel, notamment quand il était virtuellement perdant en 2007, n'aient alerté ni un compensateur (sinon Eurex en novembre), ni surtout la direction de la trésorerie de la Société générale.

Une éventuelle complicité servirait la défense de la Société générale au plan pénal bien sûr, mais aussi dans le monde financier où la thèse du « trader solitaire » suscite de plus en plus d'interrogations. Plus le système mis sur pied par Jérôme Kerviel apparaîtra sophistiqué, moins les contrôles de la banque sembleront fragiles.

Depuis les faits qui se sont déroulés, la banque a changé de structure. La société Fimat n'existe plus en tant que telle. Depuis le 2 janvier, la société a été mariée à son alter ego du Crédit agricole pour donner naissance au numéro deux mondial du trading de dérivés, Newedge. Ironie du sort, le président de cette coentreprise est celui de Calyon, Marc Litzler, qui fut l'un des pionniers de l'activité des dérivés à la SocGen. En toute hypothèse, le Crédit agricole, qui a connu de son côté un « accident » de trading à 250 millions d'euros cet été, risque de ne pas apprécier d'être atteint par ricochet par l'affaire Kerviel. La banque verte ne souhaitait faire hier aucun commentaire.

Sources Le Figaro

Posté par Adriana Evangelizt

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