Arcady Gaydamak et France-Soir

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Un interview d'Arcadi Gaydamak dont nous avons parlé récemment... s'il a vraiment racheté France-Soir, c'est encore un peu de liberté de presse qui fout le camp... notamment en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, c'est certain...

Arcadi Gaydamak : "Je n'achète pas "France Soir" pour régler mes comptes"

Propos recueillis par Marie Jégo et Madeleine Vatel
 

Pourquoi cherchez-vous à acquérir France Soir alors que la justice française a émis contre vous un mandat d'arrêt international ? Ou bien est-ce pour cette raison ?

Je ne cherche pas à acquérir France Soir, je l'ai déjà racheté à Raymond Lakah. A l'heure qu'il est, mon groupe, Les Nouvelles de Moscou, en est le propriétaire légal. Le tribunal de commerce de Lille doit se prononcer [mercredi 29 mars] sur le recouvrement des créances du quotidien mais il ne lui revient pas de décider qui en est le propriétaire.

La presse présente la chose de façon abracadabrante, en faisant croire que le tribunal est censé donner son aval. En fait, la procédure de recouvrement se poursuit. Au tribunal de dire si le nouveau propriétaire peut éponger les dettes, s'il est en mesure de donner aux créanciers des garanties suffisantes de recouvrement. Je n'achète pas France Soir pour régler mes comptes, ni à cause du mandat d'arrêt, ce serait lui donner trop d'importance. Malgré lui, je suis très libre de mes mouvements et de mes actions.

Les poursuites contre vous ne constituent-elles pas néanmoins un obstacle au rachat de France Soir ?

Non, le seul obstacle mis au rachat d'un média français, c'est qu'il ne peut être acquis par un ressortissant étranger. Je suis citoyen français, alors le problème ne se pose pas.

Que représente ce journal pour vous ?

Avant tout, il est un grand nom, une véritable marque, c'est un formidable produit commercial. Il est une émanation de la vie quotidienne française. Je le lisais au début des années 1970, quand je vivais à Paris. Je veux qu'il redevienne ce qu'il était : un journal qui s'adresse à de larges couches de la population, un quotidien populaire de qualité. Qu'importent ses difficultés financières, France Soir fait partie du patrimoine culturel français.

Vous êtes depuis 2005 propriétaire du club de football Betar Jerusalem. Est-il exact que vous voulez racheter le PSG ?

Je n'ai jamais eu cette intention.

Que répondez-vous à l'accusation lancée contre vous par la justice française dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola ?

L'Angola a eu le malheur de vivre sur son territoire une confrontation entre deux blocs - soviétique et occidental - durant des décennies. Après l'éclatement de l'URSS, la Russie ne pouvait plus se permettre de fournir son aide pour rien. Moi, à l'époque, je m'occupais de la vente de pétrole angolais. C'est grâce aux revenus de ce pétrole que le pouvoir angolais a pu acheter des armes, restructurer son armée et défaire les rebelles. Vous remarquerez que, depuis, la France a perdu ses positions dans la région.

Mais, selon l'enquête du juge Courroye, vous vous êtes livré à un commerce illicite d'armes vers l'Angola.

Le juge m'accuse de commerce illicite d'armes en Angola. Encore faudrait-il qu'il précise de quel type de matériel il s'agit et s'il a transité par la France. Or, ce commerce d'armes a eu lieu entre deux Etats légitimes, la Russie et l'Angola, et n'a jamais concerné la France sous aucune forme. Le juge n'a rien dans son dossier, son mandat repose sur de fausses accusations. Je vous le répète : je n'ai jamais été mêlé à un quelconque commerce d'armes.

Etes-vous en contact avec les autorités françaises ?

Avec le juge Courroye, à qui j'envoie des lettres et qui ne répond jamais. Je parlais aussi par téléphone à sa greffière.

Pourquoi ne vous rendez-vous pas à sa convocation si votre dossier est vide ?

A plusieurs reprises, je lui ai proposé par courrier de nous rencontrer à Bruxelles ou à Moscou, il ne m'a pas répondu. Si je le vois sur le territoire français, je crains qu'il ne me fasse enfermer dans une cellule avec des menottes. Mais c'est comme ça, en France, le statut du juge d'instruction est incontournable.

Espérez-vous rentrer en France ?

J'ai confiance en la justice de mon pays, je sais que le dossier sera bientôt examiné par le ministère de la justice, et donc la vérité apparaîtra, ce qui me permettra de revenir en toute sécurité.

Sources : LE MONDE

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans stop-antifrancisme

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