Une femme tuée tous les trois jours par son compagnon

Publié le par Adriana EVANGELIZT

En France, tous les trois jours,

une femme est tuée par son compagnon

Une femme meurt en moyenne tous les trois jours "victime de violences conjugales" depuis le début de l'année en France, a annoncé le gouvernement mercredi, à trois jours de la journée internationale de l'Onu pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

"En France métropolitaine, en moyenne, une femme meurt tous les trois jours victime de violences conjugales, contre seulement un homme tous les 14 jours", indique un "recensement national faisant état de personnes décédées" depuis le 1er janvier 2006, réalisé avec la police et la gendarmerie et présenté mercredi en conseil des ministres par la ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité Catherine Vautrin.

"C'est un fléau qui touche absolument tous les milieux", a souligné la ministre devant la presse, annonçant qu'elle allait proposer d'en faire une "cause nationale" en 2008.

"De façon globale depuis le 1er janvier 2006, il a été commis 113 homicides dont 83% des victimes sont des femmes", précise le rapport.

Le document ajoute que 18 des décès recensés sont dûs à des femmes auteurs, mais 12 d'entre elles étaient d'abord victimes de violence de la part de leur compagnon. Il souligne également que 10 enfants de moins de six ans ont été tués depuis le début de l'année, dans le cadre de violences conjugales.

"La séparation apparaît toujours comme une période à risques, puisqu'elle intervient dans pas loin de la moitié des cas (41%). Dans plus de la moitié des homicides, les auteurs sont en inactivité et l'alcool est présent dans un quart des faits", selon l'enquête.

Amnesty International avait dénoncé en février les violences contre les femmes en France, estimant qu'il s'agissait d'une "affaire d'Etat", et critiqué la timidité de la justice et l'absence d'une véritable prévention.

Un sondage CSA paru mercredi dans le Parisien montre que près d'un tiers des Français (30%) pensent qu'une femme de leur entourage subit ou a subi des violences conjugales.

75% estiment que les pouvoirs publics n'agissent pas de manière suffisamment efficace pour lutter contre ce fléau, malgré la promulgation d'une loi le 4 avril, qui a notamment porté l'âge légal du mariage pour les filles à 18 ans au lieu de 15 et aggravé les peines en cas de violences entre conjoints ou ex-conjoints. La loi est un "indéniable progrès mais elle ne va pas assez loin", estime Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes qui appelle à manifester samedi en faveur d'une loi-cadre sur le sujet.

Mercredi, pour la première fois, le gouvernement a chiffré le coût économique des violences conjugales, qu'il estime à un milliard d'euros par an.

Selon Mme Vautrin, il faut d'abord "sortir les victimes de l'état de culpabilité dans lequel elles sont". Elle a présenté 10 courts-métrages qui seront diffusés sur TV5 et Arte à partir de samedi, pour sensibiliser l'opinion, ainsi que dans les cinémas MK2.

Mme Vautrin a aussi annoncé la mise en place d'un numéro de téléphone unique à quatre chiffres pour les victimes, à partir de janvier 2007.

Par ailleurs, le gouvernement veut lutter contre les difficultés de logement des femmes victimes en travaillant avec les bailleurs sociaux pour faire lever la clause de solidarité figurant dans la plupart des contrats de bail, lorsqu'elles souhaitent quitter le domicile conjugal.

Il espère faciliter l'attribution de logements sociaux aux personnes en instance de divorce.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Crimes

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