Marche silencieuse à la mémoire de Taoufik el-Amri

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Marche silencieuse à la mémoire de Taoufik el-Amri

 dans les rues de Nantes





Quelque 500 personnes, selon la police, ont participé dimanche après-midi dans le centre de Nantes à une marche silencieuse en hommage à Taoufik el-Amri, cet ouvrier tunisien dont le corps a été repêché mardi dans un canal trois semaines après sa disparition.

Les participants, parmi lesquels figuraient des proches de Taoufik el-Amri, sa femme Priscilla et nombre de membres de la communauté Tunisienne, ont emprunté le parcours supposé du jeune ouvrier dans la nuit du 22 à 23 novembre. Ils sont ainsi partis de l'endroit où l'ouvrier de 33 ans avait été contrôlé par une patrouille de police sur le Cours des 50 otages, pour défiler jusqu'au canal Saint-Félix où son corps a été retrouvé mardi, près de la gare de Nantes.

D'après l'autopsie qui a confirmé sa noyade par hydrocution, Taoufik el-Amri avait 3,74 grammes d'alcool dans le sang lorsqu'il s'est noyé.

Sur les banderoles, en tête de cortège, on pouvait lire "Justice", "Taoufik, rien ne noiera ton âme", "La vérité fera surface un jour".

L'avocat de sa veuve, Me Gilbert Collard, a évoqué une "manifestation du chagrin, de la peine", précisant qu'il s'agissait "aussi de dire que c'est toute une population qui souffre". "Ce n'est pas le procès de la police mais de trois policiers", a-t-il ajouté, soulignant qu'il aurait "accès demain (lundi) au dossier. Si tout ne m'est pas dit, je dirai tout", a lancé l'avocat.

Issam Ouergahi, qui s'est présenté comme le meilleur ami du défunt et la dernière personne à l'avoir eu au téléphone, s'est longuement exprimé à l'occasion du rassemblement. Il a pointé du doigt les invraisemblances, selon lui, du dossier. "Ils ont dit (les trois policiers qui ont interpellé Taoufik el-Amri): il avait pas ses papiers sur lui, après ils ont sorti ses papiers du canal avec lui", "ils ont nié pendant 17 jours parce qu'ils savaient ce qu'ils ont fait".

Les trois policiers qui avaient contrôlé Taoufik el-Amri dans la nuit du 22 au 23 novembre, avant sa disparition, ont été mis en examen jeudi pour "faux témoignage et délaissement dans un lieu quelconque d'une personne incapable de se protéger compte tenu de son état physique", a-t-on appris de source judiciaire.

Suivant les réquisitions du parquet, les trois policiers ont été laissés en liberté et placés sous contrôle judiciaire, assorti d'une interdiction de quitter le territoire et d'une suspension de leurs activités professionnelles habituelles et d'une obligation de se présenter aux autorités qui le demanderaient.

"Il a été établi que les fonctionnaires de police avaient délibérément varié dans leurs déclarations car il ressort de l'ensemble des témoignages que M. el-Amri était en état d'ivresse manifeste ce soir-là, ce qui est attesté par un taux d'alcoolémie de 3,74g/l", a expliqué jeudi le procureur de la République de Nantes Stéphan Autin devant la presse. "Il apparaît également que M. el-Amri était en possession d'un portefeuille contenant sa carte nationale d'identité".

La noyade de Taoufik el-Amri "est due à un choc thermique différentiel, un choc cardiaque car les capacités respiratoires étaient limitées du fait de l'imprégnation alcoolique" de l'ouvrier, a précisé le procureur qui a également noté qu'il n'y avait pas d'eau dans les poumons.

L'autopsie indique également que le corps ne présentait "pas de lésions traumatiques (...) ni de traces de violence, de blessure, de perforations ou de plaie."

Ni l'heure ni le jour du décès n'ont pu être déterminés avec précision mais "le corps est probablement resté assez longtemps dans l'eau". M. Autin a ajouté que des "vérifications techniques avaient été faites dans le cadre de l'enquête".

Sources Nouvel Observateur

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Crimes

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