Le Bosniaque dit tout et n'importe quoi

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Des vêtements et les papiers de Sophie Gravaud

ont été retrouvés

Un pull noir, des bottes et des papiers appartenant à Sophie Gravaud ont été découverts, mercredi 11 avril au soir, en bordure du périphérique ouest de Nantes, à environ 800 mètres du pôle Atlantis, à Saint-Herblain.

Agée de 23 ans, la jeune femme, employée d'un magasin de prêt-à-porter de ce pôle commercial, n'a plus donné signe de vie depuis samedi 7 avril au soir, après sa sortie du travail. Sa voiture, une Renault Clio rouge, a été incendiée le lendemain, vers 6 heures du matin, à quelques mètres de son emplacement initial. Un vigile a aperçu un individu s'enfuyant.

Mercredi 11 avril, vers 16 h 30, une quarantaine de policiers, parmi lesquels des membres de la police scientifique, ont ratissé un large périmètre situé autour d'un chemin parallèle à la quatre-voies desservant l'agglomération nantaise. En soirée, les enquêteurs ont ratissé un petit bois proche, avec des équipes cynophiles. Jeudi matin, les recherches se concentraient sur les environs d'une salle de spectacle, "La carrière", proche du lieu de découverte des effets personnels de Sophie Gravaud, et d'un plan d'eau fouillé par des plongeurs. D'autres plans d'eau de la région de Saint-Herblain étaient également sondés.

Les chances de retrouver Sophie Gravaud vivante s'amenuisent. "Il ne nous reste plus qu'un petit espoir", soufflait douloureusement son beau-père, dans la soirée de mercredi.

Un homme de 46 ans, Seni Ramiz, domicilié à Nantes et de nationalité bosniaque, était toujours en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Lyon, jeudi matin 12 avril. Il fait figure de principal suspect. Il aurait utilisé la carte bancaire de Sophie Gravaud - trois retraits d'un montant total de 400 euros et un plein d'essence opéré dans la région lyonnaise - ainsi que son téléphone portable.

Pisté grâce au mobile appartenant à Sophie Gravaud et à la diffusion de la plaque d'immatriculation de son véhicule, l'homme a été arrêté mardi 10, peu avant 20 heures, à Bourgoin-Jallieu (Isère), à 40 km de Lyon, alors qu'il se trouvait chez des amis. Ces derniers ont également été interpellés dans la foulée, de même que, à Nantes, la compagne de Seni Ramiz. Dans la Golf blanche du suspect, "une arme de poing de petit calibre" a été retrouvée, révèle un magistrat nantais. A l'intérieur de l'habitacle, "aucun effet personnel de Sophie et aucune trace de sang ou autre élément inquiétant n'était visible", assure une source proche de l'enquête.

Entendu depuis mardi soir par les enquêteurs de la police judiciaire de Nantes, qui se sont rendus à Lyon, Seni Ramiz nie catégoriquement avoir croisé la route de Sophie Gravaud. Il aurait expliqué que le téléphone portable de la jeune femme lui avait "été donné par quelqu'un". Également amené à s'expliquer sur les raisons de ce voyage, à 750 km de Nantes, le quadragénaire "change de version toutes les 30 secondes", selon une source judiciaire. "Il dit qu'il avait des dettes et qu'il allait chercher de l'argent, et puis qu'il avait envie de voir ses amis, et puis encore qu'il s'est disputé avec sa femme... Mis en face de ses contradictions, il dit finalement ne plus se souvenir..."


"ON TIENT LE BON BOUT"


En coulisse, un enquêteur assène son intime conviction : "On tient le bon bout." En dépit des autres gardes à vue et en l'état de l'enquête, le suspect aurait pu "agir seul", estime-t-on de même source. De nombreuses auditions sont diligentées à Nantes, au siège de la police judiciaire, pour tenter de cerner la personnalité et l'emploi du temps de Seni Ramiz. Ce dernier serait un joueur, habitué des casinos de la côte Atlantique, notamment La Baule. Mécanicien de formation, père de quatre enfants, il dispose d'une carte de résident depuis 1999. Sous contrôle judiciaire du fait de sa mise en cause dans une affaire d'agression sexuelle sur mineure datant de 2004, il lui était interdit de sortir du département de la Loire-Atlantique.

Un mandat d'amener devait être délivré pour que le suspect soit conduit à Nantes, afin d'être entendu par le juge d'instruction. Compte tenu de la distance, le transfert doit, légalement, être effectué sous quatre jours. Le procureur de Nantes devait faire le point sur les avancées de l'enquête lors d'une conférence de presse, jeudi 12 avril.

Depuis que les investigations se sont accélérées dans l'affaire de la disparition de Sophie Gravaud, plus aucune information ne filtre concernant le rapt suivi de viol d'une jeune femme de 21 ans. Les faits s'étaient déroulés, la veille, également sur la zone Atlantis.

Sources
Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Crimes

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