Huis clos terrifiant en Autriche

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Il se passe vraiment des choses épouvantables dans notre monde dit civilisé...

Huis clos terrifiant en Autriche

par Maurin Picard




DRAME. L'opinion publique s'interroge, pendant sept ans une mère de famille a séquestré ses filles dans des conditions indicibles. Au vu et au su des services sociaux et du voisinage. Récit.



De l'extérieur, rien ne semblait distinguer cette maison cossue de ses semblables, au cœur d'un quartier pavillonnaire huppé de Linz, en Haute-Autriche. Haies touffues, piscine de jardin, luxueuses voitures sagement alignées dans la rue, chiens dociles que leurs maîtres promènent à la tombée du jour: à Pöstlingberg, bourg sans histoire plébiscité par les notables locaux, on affectait naturellement une distance polie entre voisins, on respectait les convenances entre gens de bonne société. Sans trop appuyer le regard sur certaines «anomalies» quotidiennes.

Derrière les volets clos, pourtant, un drame atroce et interminable s'est joué, pour trois jeunes filles. Séquestrées par leur propre mère de 1998 à 2005, Elisabeth, Katharina et Viktoria, aujourd'hui âgées de 21, 18 et 14 ans, ont vécu durant huit années dans une semi-obscurité, éclairées seulement par une ampoule vacillante, nageant dans une montagne de détritus, mêlés à leurs propres déjections. Un enfer domestique qu'elles partageaient avec les autres occupants de la maisonnée: leur mère, une juriste de 53 ans divorcée, le chat et le chien, eux aussi interdits de sortie, sans compter d'innombrables souris, cafards et larves diverses.

Le cauchemar s'est terminé à l'automne 2005. Alerté par les aboiements de plus en plus déchirants du golden retriever de l'étrange famille, un voisin a fait venir un vétérinaire. Celui-ci parvient à pénétrer à l'intérieur du pavillon. Et découvre, outre les deux animaux domestiques en piteux état, trois jeunes filles «vivant dans des conditions inhumaines».

Dans son rapport, le médecin décrit leur façon ahurissante de fuir comme des bêtes apeurées devant un inconnu, de fouiner dans les ordures ou de raser les murs, comme leurs «amies» les souris. Il évoque un langage inintelligible qu'elles semblent avoir développé entre elles, mélodique et abscons, conversant «naturellement» avec les petits rongeurs, mais aussi des centaines d'animaux en peluche. Ecœuré, le praticien les observe aussi faire leurs commodités un peu n'importe où, dans une atmosphère totalement viciée et saturée d'odeurs d'urine et d'excrément, au point de rendre toute la bâtisse insalubre.

Malgré cette description effrayante, les autorités vont mettre encore trois mois avant de forcer la porte du domicile, et emporter les deux plus jeunes enfants, Katharina et Viktoria. Pour Elisabeth, la plus âgée, le calvaire va continuer six mois de plus.

Placées dans un établissement de soins psychologiques intensifs en Carinthie (sud de l'Autriche), les trois jeunes filles continuent à réclamer leur mère, s'exprimant dans un allemand approximatif. «Amour maman a beaucoup pour nous, toujours du bien pour nous elle veut», répètent-elles inlassablement. Viktoria, la plus jeune des trois, a été rendue à son père et «devrait s'en sortir», selon les médecins. Elisabeth et Katharina, quant à elles, emprisonnées dans une existence fantasmée, ne retrouveront sans doute jamais le monde réel.

Hospitalisée pour schizophrénie aggravée en unité psychiatrique à l'Hôpital Wagner-Jauregg de Linz, Ingrid L., celle que la presse autrichienne a baptisé «Horror Mutter» (la maman de l'horreur), continue d'exiger la restitution de ses enfants, dénonçant un complot à l'encontre de sa famille. «Il faut que je libère mes enfants de cette prison», martèle-t-elle, fustigeant d'imaginaires «ennemis», mais aussi son ex-mari, le juge Andreas M.

A peine remise de l'affaire Natascha Kampusch, l'Autriche découvre à nouveau un cas d'abus de mineurs tout aussi incroyable, tant riverains et services sociaux sont restés impuissants longtemps face au martyre de trois enfants. Un silence incompréhensible et inadmissible, qui laisse de nombreuses questions ouvertes sur la responsabilité des autorités face au comportement déplacé d'une mère soignée depuis de nombreuses années pour troubles psychologiques.

Au gré de l'enquête en cours, les éléments du puzzle commencent lentement à se mettre en place. Dans un premier temps, Ingrid L. parvient à faire retirer la garde des enfants à son ex-mari. Les petites sont alors retirées de l'école, leur mère estimant que les professeurs n'ont «rien à leur apprendre de bon».

Dans leur confinement forcé, elles apprennent alors qu'un «trésor» serait «enfoui» sous leur maison, convoité par des forces obscures, et qu'elles descendraient «en droite ligne de la famille de Habsbourg». Les jeunes filles se cachent lorsque l'on frappe à la porte, pour décourager les trop rares tentatives des services sociaux mandatés par Andreas M.

L'information, publiée samedi par le quotidien Österreich, date déjà de 2005. Elle a fini par être révélée par les services sociaux de Linz, provoquant la fureur de la police autrichienne, qui avait tout fait pour garder l'affaire secrète. Celle-ci embarrasse au plus haut point les autorités.

Un inspecteur scolaire, Franz Weissenböck, a d'ailleurs remis en question l'évidence d'une séquestration totale, les enfants ayant été normalement scolarisés durant toute la période de leur martyre et n'ayant montré aucun signe extérieur de mauvais traitement. Des affirmations mensongères.

Dans leur quartier pavillonnaire, la situation n'aurait pourtant dû échapper à personne. Une montagne de détritus s'entassait en permanence devant la maison.

Sources Le Temps

De l'extérieur, rien ne semblait distinguer cette maison cossue de ses semblables, au cœur d'un quartier pavillonnaire huppé de Linz, en Haute-Autriche. Haies touffues, piscine de jardin, luxueuses voitures sagement alignées dans la rue, chiens dociles que leurs maîtres promènent à la tombée du jour: à Pöstlingberg, bourg sans histoire plébiscité par les notables locaux, on affectait naturellement une distance polie entre voisins, on respectait les convenances entre gens de bonne société. Sans trop appuyer le regard sur certaines «anomalies» quotidiennes. Derrière les volets clos, pourtant, un drame atroce et interminable s'est joué, pour trois jeunes filles. Séquestrées par leur propre mère de 1998 à 2005, Elisabeth, Katharina et Viktoria, aujourd'hui âgées de 21, 18 et 14 ans, ont vécu durant huit années dans une semi-obscurité, éclairées seulement par une ampoule vacillante, nageant dans une montagne de détritus, mêlés à leurs propres déjections. Un enfer domestique qu'elles partageaient avec les autres occupants de la maisonnée: leur mère, une juriste de 53 ans divorcée, le chat et le chien, eux aussi interdits de sortie, sans compter d'innombrables souris, cafards et larves diverses. Le cauchemar s'est terminé à l'automne 2005. Alerté par les aboiements de plus en plus déchirants du golden retriever de l'étrange famille, un voisin a fait venir un vétérinaire. Celui-ci parvient à pénétrer à l'intérieur du pavillon. Et découvre, outre les deux animaux domestiques en piteux état, trois jeunes filles «vivant dans des conditions inhumaines». Dans son rapport, le médecin décrit leur façon ahurissante de fuir comme des bêtes apeurées devant un inconnu, de fouiner dans les ordures ou de raser les murs, comme leurs «amies» les souris. Il évoque un langage inintelligible qu'elles semblent avoir développé entre elles, mélodique et abscons, conversant «naturellement» avec les petits rongeurs, mais aussi des centaines d'animaux en peluche. Ecœuré, le praticien les observe aussi faire leurs commodités un peu n'importe où, dans une atmosphère totalement viciée et saturée d'odeurs d'urine et d'excrément, au point de rendre toute la bâtisse insalubre. Malgré cette description effrayante, les autorités vont mettre encore trois mois avant de forcer la porte du domicile, et emporter les deux plus jeunes enfants, Katharina et Viktoria. Pour Elisabeth, la plus âgée, le calvaire va continuer six mois de plus. Placées dans un établissement de soins psychologiques intensifs en Carinthie (sud de l'Autriche), les trois jeunes filles continuent à réclamer leur mère, s'exprimant dans un allemand approximatif. «Amour maman a beaucoup pour nous, toujours du bien pour nous elle veut», répètent-elles inlassablement. Viktoria, la plus jeune des trois, a été rendue à son père et «devrait s'en sortir», selon les médecins. Elisabeth et Katharina, quant à elles, emprisonnées dans une existence fantasmée, ne retrouveront sans doute jamais le monde réel. Hospitalisée pour schizophrénie aggravée en unité psychiatrique à l'Hôpital Wagner-Jauregg de Linz, Ingrid L., celle que la presse autrichienne a baptisé «Horror Mutter» (la maman de l'horreur), continue d'exiger la restitution de ses enfants, dénonçant un complot à l'encontre de sa famille. «Il faut que je libère mes enfants de cette prison», martèle-t-elle, fustigeant d'imaginaires «ennemis», mais aussi son ex-mari, le juge Andreas M. A peine remise de l'affaire Natascha Kampusch, l'Autriche découvre à nouveau un cas d'abus de mineurs tout aussi incroyable, tant riverains et services sociaux sont restés impuissants longtemps face au martyre de trois enfants. Un silence incompréhensible et inadmissible, qui laisse de nombreuses questions ouvertes sur la responsabilité des autorités face au comportement déplacé d'une mère soignée depuis de nombreuses années pour troubles psychologiques. Au gré de l'enquête en cours, les éléments du puzzle commencent lentement à se mettre en place. Dans un premier temps, Ingrid L. parvient à faire retirer la garde des enfants à son ex-mari. Les petites sont alors retirées de l'école, leur mère estimant que les professeurs n'ont «rien à leur apprendre de bon». Dans leur confinement forcé, elles apprennent alors qu'un «trésor» serait «enfoui» sous leur maison, convoité par des forces obscures, et qu'elles descendraient «en droite ligne de la famille de Habsbourg». Les jeunes filles se cachent lorsque l'on frappe à la porte, pour décourager les trop rares tentatives des services sociaux mandatés par Andreas M. L'information, publiée samedi par le quotidien Österreich, date déjà de 2005. Elle a fini par être révélée par les services sociaux de Linz, provoquant la fureur de la police autrichienne, qui avait tout fait pour garder l'affaire secrète. Celle-ci embarrasse au plus haut point les autorités. Un inspecteur scolaire, Franz Weissenböck, a d'ailleurs remis en question l'évidence d'une séquestration totale, les enfants ayant été normalement scolarisés durant toute la période de leur martyre et n'ayant montré aucun signe extérieur de mauvais traitement. Des affirmations mensongères. Dans leur quartier pavillonnaire, la situation n'aurait pourtant dû échapper à personne. Une montagne de détritus s'entassait en permanence devant la maison. Sources

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Crimes

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