Mort de Robert Boulin: la famille relance la thèse de l'assassinat

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Ce qui est certain, c'est que Robert Boulin ne s'est pas noyé dans 50 cm d'eau. On l'a assassiné avant. On peut même vous livrer un scoop. Robert Boulin a été retrouvé mort le 30 octobre 1979 et comme par hasard, Jacques Mesrine a été assassiné deux jours plus tard, le 2 novembre 1979. Mesrine a été assassiné pour couvrir l'affaire Boulin car cela faisait déjà un bon bout de temps que les enquêteurs savaient où il se trouvait.

Mort de Robert Boulin: la famille relance la thèse de l'assassinat


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Fabienne Burgeat, la fille de Robert Boulin, ministre du Travail retrouvé mort en octobre 1979, et son mari lors d'une conférence de presse à Paris, le 18 avril 2007

La fille de l'ancien ministre du Travail Robert Boulin, retrouvé mort le 30 octobre 1979, a affirmé mercredi que de nouveaux éléments accréditaient la thèse d'un assassinat de son père et a mis en cause le SAC (Service d'action civique) une ex-organisation de la mouvance gaulliste.

Fabienne Burgeat demande au parquet général de Paris la réouverture d'une information judiciaire sur la base de nouvelles auditions de témoins et d'un livre d'enquête plaidant que Robert Boulin ne s'est pas suicidé, contrairement à ce que laisse penser depuis près de 28 ans la version officielle.

"C'est évident qu'il a été tabassé", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Paris.

Sans se prononcer sur les auteurs ou commanditaires présumés, elle a laissé entendre que son père, ancien médaillé de la Résistance proche de Jacques Chaban-Delmas, pourrait avoir été victime de rivalités au sein de la famille gaulliste à l'approche de l'élection présidentielle de 1981.

"Le parfum nauséabond du SAC s'est rapproché du coeur du dossier", a affirmé son avocat Me William Bourdon, en faisant allusion à cette organisation créée par des fidèles du général de Gaulle et dont le profil et les méthodes troubles entraîneront sa dissolution par la gauche en 1982.




Portrait de Robert Boulin pris en novembre 1971 à Paris

M. Boulin aurait eu en sa possession des dossiers compromettants pour "des hauts dirigeants de l'époque", mais désormais "c'est à la justice de dire qui l'a tué", a ajouté l'avocat.

"La vérité est encore possible, des témoins sont encore là", a renchéri Mme Burgeat pour justifier sa demande de désignation d'un nouveau juge d'instruction. Celui-ci pourrait entendre des personnes anonymement car "les pressions sont encore fortes", selon elle.

Le procureur général Laurent Le Mesle devrait donner sa réponse après avoir pris connaissance des conclusions que doit lui déposer dans les prochains jours Me Bourdon. "Nous attendons de procéder à l'analyse du mémoire qui nous sera communiqué", a-t-on indiqué au parquet général.

Ce document de l'avocat recense les dépositions d'une trentaine de personnes auditionnées dans le cadre d'une enquête du parquet entre 2002 et 2006.

Parmi ces témoignages, certains, inédits, affirment que la découverte du corps du ministre, le 30 octobre, remonte à 2H00 du matin soit "plus de 6 heures avant la découverte officielle du cadavre par les gendarmes". Le Premier ministre de l'époque, Raymond Barre, a appris le décès à 3H00, selon la contre-enquête publiée cette année par le journaliste Benoît Collombat ("Un homme à abattre", Fayard).

Pour relancer l'affaire, qui est "à un tournant" selon lui, Me Bourdon s'appuie aussi sur cette contre-enquête. L'auteur "a eu accès à des témoignages que nous ignorions (..) parfois très décisifs", a expliqué l'avocat. Après ce livre, "on a décidé d'accélérer les choses", a-t-il dit.

Le livre cite notamment un assistant des médecins légistes bordelais ayant pratiqué la deuxième autopsie du corps de M. Boulin, en 1983 (après la plainte de la famille). L'assistant dit avoir identifié derrière la tête un hématome prouvant qu'il a été "assommé".

Le ministre du Travail, alors âgé de 59 ans, avait été retrouvé mort près d'un étang dans la forêt de Rambouillet (Yvelines).

La justice, s'appuyant notamment sur une série de lettres où il fait part de son intention de mettre fin à ses jours, a conclu à son suicide par noyade après qu'il eut absorbé du valium.

Le dossier a été définitivement refermé en 1992 avec la confirmation par la Cour de cassation d'une ordonnance de non-lieu rendue par la juge d'instruction Laurence Vichnievsky.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Crimes

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